24. Luxeuil - Saint Valbert - Luxeuil

Le Morbief a été creusé par les moines de l’abbaye de Luxeuil au 12e siècle pour approvisionner en eau les tanneries du monastère. Auparavant un ruisseau traversait la partie basse de la ville, il était alimenté par les sources de la forêt du Banney que vous allez traverser au début de votre prochaine étape. La prise d’eau du Morbief se fait en amont dans la vallée du Breuchin à la Lie aux Moines et traverse la ville pour rejoindre le Breuchin en direction de l’ouest. A partir du 18e siècle le canal servira de force hydraulique aux moulins et aux premières usines sidérurgiques. Aujourd’hui il est devenu un lieu de promenade.
Pour réguler le débit du canal les moines construisirent l’étang de la Poche, toujours actif pour la régulation du canal, et l’étang Saint-Valbert aujourd’hui disparu.

De tous les hommes qui ont illustré l'abbaye de Luxeuil, saint Valbert est sans doute celui qui connut la plus grande influence et dont le souvenir fut le mieux conservé.
Vers 620, un jeune seigneur à cheval, tout armé, se présenta au monastère devant l’abbé Eustaise. Il voulait fuir le monde et consacrer entièrement sa vie au service de Dieu : il avait pour nom Valbert ou Waldebert (dans le langage populaire Vaubert ou Gaubert).
D’après le moine Adson qui écrivit sa vie 250 ans après sa mort, le futur Saint se retira en ermite dans la forêt à 5 km du monastère de Luxeuil. C’est là que les moines de Luxeuil son venu le chercher en 630, après la mort de l’abbé Eustaise. Valbert lui succéda en continuant l’œuvre de son prédécesseur, disciple de saint Colomban.Sous l’abbatiat de ces deux abbés les moines de Luxeuil essaimèrent plusieurs dizaines de monastères en Gaule au cours des 7e et 8e siècles.Ce site a été sauvé de l’oubli et embelli par le docteur Gilles Cugnier, président de l'association des Amis de saint Colomban dans les années 1960.

Plus d’informations  : site des Amis de saint Colomban

Du 14e au 15e siècles la ville de Luxeuil, sous l'autorité de l'abbé du monastère, est indépendante du Comté de Bourgogne. Les commerçants bénéficient d’un régime fiscal favorable par rapport à celui du Comté de Bourgogne. Ce doit être la principale raison de l’implantation d’une famille lombard, les Jouffroy, faisant commerce de tissus entre la Flandre et la Lombardie. Ils nous ont laissés les deux plus beaux immeubles de la ville, la maison dite du cardinal Jouffroy et la Tour des Échevins qui abrite un musée. Observer la façade avec ses gargouilles richement décorée et son balcon en pierre.
La Maison du Bailly (hôtel Thiadot, 15e et 16e siècles) et la maison dite « François 1er » (qui n’a aucun rapport avec le roi de France mais plutôt celui d'un abbé du monastère) méritent le détour.

Des QR codes sont apposés sur les édifices pour vous renseigner.

On ne connaît pas la date de la création du village de Saint-Valbert mais il est fort probable que son histoire se confonde avec celle des moines de Luxeuil. Dès le haut Moyen-Âge des sarcophages sont extraits des carrières voisines de l’ermitage de Saint-Valbert. Les premiers carriers moines et laïcs ont probablement habité à l'emplacement du village riche en sources.

Aujourd’hui on peut admirer l’église du 19e siècle superbement restaurée en 2017 et le lavoir à proximité dont l'architecture fait honneur aux lavoirs en Haute-Saône. Une commune très dynamique de 200 âmes.

Plus d’informations : site officiel de Saint-Valbert

La renommée particulière de la dentelle de Luxeuil est essentiellement due à l’énorme diffusion qu’elle connue sous le second empire. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, la broderie occupait des dizaines, voire des centaines d’ouvrières dans la ville et les communes avoisinantes.
Au conservatoire : découverte des dentellières au travail et exposition de travaux d'aiguilles et de créations originales. Pratique de la dentelle et stages d'initiation et de perfectionnement.
Visite libre de 14h à 17h30 les mardi et vendredi.
Entrée gratuite.

Plus d’informations : site internet de la Dentelle de Luxeuil

Lorsque, en 590, saint Colomban, moine venu d’Irlande, décida de fonder un monastère parmi les ruines de l’antique Luxovium, son premier soin fut d’édifier une église, sans doute bien modeste, autour de laquelle vinrent se grouper les cellules de ses premiers disciples. Depuis cette époque, plusieurs églises ont été reconstruites suite à des destructions et des incendies mais toujours sur le même emplacement. Aucune fouille archéologique n’ayant été réalisée dans la basilique il est difficile de reconstituer l’histoire de cette église. Lors de la pose des galeries d’air chaud à la fin du 19e siècle des vestiges de murs non symétriques à ceux de l’église ont été découverts et beaucoup de sarcophages.

La construction de l’édifice actuel a commencé en 1215 pour se terminer en 1330. Pendant que les cathédrales s’édifient en France, les moines ont préféré la rigueur et l’austérité que l’on retrouve dans les églises cisterciennes de cette époque. Le style gothique côtoie le style roman reflétant l’évolution architecturale des édifices aux 13e et 14e siècles.

Admirer le plus beau buffet d’orgues de la région datant de 1617, toujours en parfait état. La chaire provient de Notre-Dame de Paris déposée au XIXe siècle à la demande de Viollet-le-Duc qui jugeait le meuble non conforme avec le style gothique de la cathédrale parisienne. Les stalles du chœur proviennent de la cathédrale de Saint-Étienne de Besançon détruite par Vauban pour construire la citadelle.

Plus d’informations

Le Cloître
Avec l'ancienne église abbatiale, le cloître de grès rose est le dernier élément médiéval du monastère bénédictin de Luxeuil. 
Sur les clefs de voûte, on peut découvrir les armoiries de trois abbés successifs qui contribuèrent à son édification au 15e siècle. Bien qu'amputé d'une de ses ailes, à la Révolution, et des décors d’arcatures à l’exception d’un seul, il offre aux visiteurs un cadre idéal pour flâner en admirant la façade sud du palais abbatial commencé en 1550 et terminé un siècle plus tard.

Avec des sources d’eau chaude à 63° le site a été occupé par l’homme bien avant l’époque gallo-romaine. Au 18e siècle des ex-voto découverts lors de travaux et exposés au Musée attestent de traditions antérieures à l’ère chrétienne.

Au cours des premier et deuxième siècles Luxovium a prospéré, commerçants et artisans s’installent comme en témoignent les stèles gallo-romaines exposées dans le musée de la Tour des Échevins, la plus importante collection de Franche-Comté.

Les invasions destructrices du 3e au 5e siècles ont assombri le riche passé de Luxovium. A l’arrivée des moines irlandais à la fin du 6e siècle il est mentionné des thermes à Luxeuil dans la Vita Columbani.

Les eaux thermales ont probablement été exploitées au cours du Moyen-Âge mais il faudra attendre le 18e siècle pour construire un bâtiment thermal sur les sources, captées par les romains, qui remplissaient des bassins couverts d’albâtre encore présents au 18e siècle.

En 1768 le nouvel établissement thermal est inauguré, aujourd’hui le bâtiment est classé Monument Historique, il est le plus ancien de France. Au cours des siècles, l’intérieur a subi beaucoup d’aménagements suite à la dégradation de la pierre de grès par l’humidité. Encore aujourd’hui des investissements importants sont réalisés tous les ans pour maintenir les services et le confort souhaité par les curistes.

N’hésiter pas à prendre un moment de détente dans la piscine thermale ou profiter des soins bénéfiques aux muscles d’un marcheur aguerri.

Tél : 00 33 (0) 384 404 422

En savoir plus Chaine Thermale du Soleil

La céramique de Luxeuil : une activité majeure dans l’antique ville de Luxovium.
L’atelier des fours est situé à l’arrière du cimetière municipal actuel. Sur cette petite colline plusieurs sources jaillissent, la terre argileuse et le bois de la forêt justifient cet emplacement.
Dans les années 1980, Philippe Kahn et quelques bénévoles ont mis au jour ce site exceptionnel.
Le site présente 9 fours dont certains sont bien conservés comme le four à conduits tubulaires en terre cuite qui permettait d’augmenter la température de cuisson pour obtenir un sigillé brillant et robuste, très rare au nord de Lyon.
Un four pour amphores témoigne de cette activité qui permettait le transfert des liquides, vins, huiles…
A l’origine le site occupait plus d’un hectare mais les travaux d’agrandissement du cimetière vers 1950 ont réduit la zone archéologique.
Des visites sont organisées par l’Office de Tourisme

Ce beffroi a été construit à la fin du 15e siècle par Henri Jouffroy fils d’un riche commerçant luxovien. En 1552 les notables s’installent dans l’édifice pour tenir conseil et contrecarré les décisions de l’Abbé du monastère concernant la gestion de la ville.
En 1673, le conseil décidé par décret que tous les objets découverts lors d’excavations dans la ville devaient être déposé à la Tour des Échevins. Ce décret permet de dire que le musée de la ville de Luxeuil est un des plus anciens de France.
Une importante collection de stèles gallo-romaines ainsi que des ex-voto gaulois sont exposés.

Pour en savoir plus

En 2006 un complexe ecclésial paléochrétien a été découvert sur la place de la République à Luxeuil-les-Bains. Un important chantier archéologique s’est déroulé de 2006 à 2010 avec des archéologues venus de toute l’Europe et des Amériques sous la direction de Sébastien Bully, archéologue CNRS.

La Vita Columbani écrite vers 640 mentionne Luxovium comme un castrum abandonné. Les recherches archéologiques récentes engagent une relecture en profondeur des conditions d’installation des premiers moines en démontrant une continuité d’occupation de l’agglomération et la présence d’une première communauté chrétienne en réutilisant les éléments des monuments paléochrétiens et antiques. La place de la République (ancienne place Saint-Martin) a révélé la présence d’une église funéraire de la fin du 5e début et du début du 6e siècle. Colomban en fera l’église funéraire de son nouveau monastère, plus d’une centaine de sarcophages sur 600 m2 ont été découverts.

L’&cclesia, centre d’interprétation du site, ouvrira en 2020.

Le riche patrimoine archéologique de Luxeuil laisse encore de belles découvertes pour les générations à venir sur la place de Baille, voisine du site actuel, une église dédiée à Notre-Dame datant de la même époque que l’église Saint-Martin a été découverte récemment. Le site pourra être valorisé par les générations à venir.

En savoir plus.