1. Annegray à Ronchamp

Vers 590 Colomban et ses compagnons s’installent à Annegray.

Annegray est aujourd'hui une section de la commune de La Voivre dans le canton de Faucogney.

 Aucun vestige ne permet de savoir avec précision ce que pouvait être Annegray dans l‘Antiquité et, sans Jonas, moine qui fit profession au monastère de Bobbio en 617, et auteur de la « Vie de Colomban », nous ne saurions même pas qu'il y avait, à cet endroit, un camp fortifié gallo-romain ou castrum

            Colomban et ses 12 compagnons, obtiennent du roi de Burgondie l’autorisation de s’installer sur la terre d’Annegray. Ils sont impressionnés par le paysage qu'ils découvrent et qui n'est pas sans leur rappeler certaines vallées de leur Irlande natale, comme celle de Glendalough dans le Leinster.

La règle qui y est en vigueur est certainement celle que les moines pratiquaient à Bangor avant leur départ. Devant l’afflux des nouvelles recrues, saint Colomban installe une deuxième communauté dans les ruines d’une agglomération gallo-romaine où émergent des sources d’eaux chaudes, LUXOVIUM appelé aujourd’hui Luxeuil.

Le site d’Annegray ne fut pas abandonné par les moines et, au cours des siècles qui suivirent, il devint un prieuré, jusqu’en 1790, date qui marqua sa fermeture.

Dés 1790 Le prieuré fut pillé et les pierres servirent aux constructions environnantes, quelques années plus tard le site devient le cimetière de la commune. Il tomba dans l’oubli jusqu’en 1929.

En 1929 le père Henri Thiébaut, curé de Luxeuil, achète une parcelle de terrain sur l’ancien cimetière des moines pour planter une croix. Une nouvelle aventure commence pour les colombaniens du 20e siècle qui découvrent les fondations de l’ancienne église en 1960. Le site est mis en valeur par le docteur Gilles Cugnier pour garder la mémoire du premier centre du monachisme colombanien.

Aujourd’hui l’association des Amis de saint Colomban est propriétaire du site quelle doit valoriser et entretenir.

Plus d'informations : site des Amis de saint Colomban

En 2011 Sébastien Bully, archéologue CNRS, engage des sondages archéologiques sur le site d’Annegray et de l’église Saint-Martin situé sur la montagne surplombant le site d’Annegray.

Plus d’informations : BUCEMA Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre

Un vaste territoire qui nécessite plusieurs jours pour en découvrir beaucoup de secrets et de merveilleux paysages.
La topologie de cet endroit est la conséquence du retrait de la dernière période glaciaire (moins 10 000 ans). Les étangs résultent de cavités laissées par les glaciers, l’homme va aménager des poches d’eau riches en poissons pour s’alimenter l’hiver. Les moines irlandais qui accompagnaient Colomban ont développé la pisciculture. La présence d’étangs naturels depuis une si longue période développe la tourbe. Les paysans ont su en exploiter toutes les qualités pour se chauffer, isoler et construire.
Les calvaires et les croix sont encore nombreux. Ils témoignent d’une présence importante de paysans jusqu’au début du 20e siècle qui souhaitaient rendre hommage à un événement de la vie d'un paysan survenu à cet endroit. L’arrivée de la mécanisation agricole a fait disparaître certaines croix dans des carrefours où les engins agricoles ne pouvaient pas manœuvrer.
Les croix en pierre exposés sur le site du prieuré d’Annegray ont été données par des familles qui voulaient déplacer des croix de carrefour.
Plus d’informations

L’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Mélisey date du 12e siècle. Il ne subsiste de l’édifice roman que le chœur dont les trois absides orientées sont relativement bien conservées. Lors de travaux des sépultures ainsi que deux blocs sculptés utilisés en réemploi ont été découverts à l’arrière du chevet.

La rivière l’Ognon, qui traverse la ville de Mélisey est citée dans la vie de saint Colomban. Jonas de Bobbio raconte un conflit entre le moine Gall et son maître Colomban. Celui-ci avait demandé à Gall de pêcher du poisson dans le Breuchin qui passe devant le monastère d’Annegray. Gall désobéit et va pêcher dans l’Ognon, il ne prendra pas de poisson et il dut retourner pêcher dans le Breuchin pour rapporter une pêche abondante.

La tradition raconte que la colline Bourlémont était occupée par un temple païen durant l’antiquité, probablement transformé en lieu de culte chrétien au haut Moyen-Âge.
La première trace d’un édifice catholique remonte au 13e siècle. C’est un lieu de pèlerinage sous le vocable de Notre-Dame de la Nativité. Les paroissiens de Ronchamp et des alentours se regroupent sur la colline pour prier.
En 1737, le déplacement du siège de l’église paroissiale vers un nouvel édifice au centre de Ronchamp annonce une baisse de la fréquentation de la chapelle à l’exception des pèlerinages. Comme dans toutes les campagnes les anciens lieux de culte sont toujours fréquentés à l’image de la chapelle du Haut. Cet attachement des paroissiens se manifesta par le rachat de la chapelle après la Révolution, pour en faire une propriété privée c’est toujours le cas à ce jour.
Au début du 20e siècle, devant l’état de délabrement de la chapelle, conséquence de la foudre et d’un incendie en 1913, l’archevêque de Besançon proposa de reconstruire ce lieu de pèlerinage. La nouvelle chapelle sera endommagée lors des bombardements de 1944 sur la cité minière.
Les descendants des premiers propriétaires de la chapelle se regroupent en société immobilière pour reconstruire l’édifice. Des concertations avec le diocèse de Besançon vont aboutir et un architecte Charles-Édouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le pseudonyme Le Corbusier est engagé. Il tombe sous le charme de cette colline et de son panorama.
Le Corbusier va utiliser la technique du béton armé, peu répandue à cette époque pour ce type d’édifice. La construction commença par le toit de la chapelle posé sur une forêt d’échafaudages en bois qui interpelle les visiteurs de l’époque.
Le jeu des couleurs intérieures, habilement choisis par l’architecte, et le toit symbolisant l’envole d’un oiseau ont conquis le public lors de l’inauguration en 1955.
L’entrée est payante pour visiter l’édifice.

Plus d’Informations site de la Chapelle Notre-Dame-du-Haut

L’histoire de cette église, au centre de la ville de Ronchamp, doit être racontée conjointement avec celle de la chapelle de Notre-Dame-du-Haut sur la colline Bourlémont.

Un document du 11e siècle atteste la présence d’une chapelle Notre-Dame, sur la colline, rattachée à une abbaye de Besançon. Les Seigneurs de Ronchamp, trouvant le lieu de culte trop éloigné, sont autorisés par l’archevêque de Besançon à construire une chapelle Saint-Hubert dans leur château, au bord du Rahin, au cours du 15e siècle.

Une nouvelle église paroissiale est construite en 1737 en remplacement de la chapelle Saint-Hubert.

Au cours du 19e siècle, d’importants travaux d’aménagement sont réalisés dans l’église du bas, c’est édifice que nous voyons aujourd’hui. Pendant que la chapelle du Haut subit les orages et une faible fréquentation hors les pèlerinages à Notre-Dame.