3. Gournay-en-Bray à Troussures

Entièrement construite en briques, Saint-Martin est un exemple très représentatif de l’utilisation de ce matériau au 16e siècle, la date de l’église étant assurée par une dédicace intervenue le 29 mars 1541.

le clocher a été bâti en façade entre 1870 et 1872 en remplacement de l’ancien, construction en charpente située au centre de l’édifice.

Saint-Martin possède par ailleurs un véritable trésor avec sa cuve baptismale en plomb, du 12e siècle. Les sept plaques qui la composent sont décorées d’arcatures romanes qui abritent en alternance un décor végétal et des personnages parmi lesquels on reconnaît le Christ bénissant ou encore saint Pierre, avec sa clef. Dans l’abside, deux fenêtres ont conservé des vitraux du 16e siècle remontés maladroitement (2006).

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L’abbaye Saint-Germer-de-Fly est fondée dans les années 630 par saint Germer, après une solide formation à l’école épiscopale de Beauvais il devient un des conseillers du roi Dagobert puis de Clovis II. Il demande à quitter la cour pour entrer au monastère après son veuvage. Il est envoyé par saint Ouen (Dadon, fils d’Authaire de Ussy, a reçu la bénédiction de St Colomban) sur le territoire de Fly pour y fonder un monastère en 655. Cette fondation fait partie de la mouvance du monachisme luxovien au 7e siècle. Un indice confirme cette filiation entre Luxeuil et le Beauvaisis. Au 19e siècle, un manuscrit, des homélies de saint Augustin, rédigé à l’abbaye de Luxeuil au 7e siècle a été retrouvé dans la bibliothèque du château de Troussures, il provient de la bibliothèque de la cathédrale de Beauvais. À la dernière page du manuscrit, on lit qu’il a été terminé au monastère de Luxeuil, dans la 12e année d’un roi nommé Clotaire.
Ce monastère sera ravagé par les Vikings au 8e siècle, puis en 851, avant d'être reconstruit à partir de 1036. Elle développe une grande prospérité, qui s'accroît encore après le retour d'une partie des reliques du saint fondateur en 1132. Grâce à l'afflux des dons, la construction d'une nouvelle église abbatiale peut alors commencer. Cette vaste et fière abbatiale édifiée entre 1135 et 1206 environ, et sa chapelle de la Vierge, sont aujourd'hui les principaux témoignages de la puissante abbaye du Moyen-Âge, dont la vie monastique s'éteint avec la Révolution française en 1790. L'abbatiale est devenue l'église paroissiale de l'actuel village de Saint-Germer-de-Fly. Elle est considérée comme un exemple caractéristique de la première génération gothique, et ceci, non par ses dimensions ou sa beauté, mais par son caractère novateur. C'est l'un des plus anciens témoignages de l'art gothique en France. La chapelle de la Vierge a été construite pendant les années 1260 dans le style gothique rayonnant.

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L'ancien château de Troussures, détruit en 1874, a été rebâti par Ludovic Le Caron de Troussures (1829-1914) dans un style néo Louis XIII. Le Pere Doncoeur, organisateur des retraites spirituelles « Il faut deux femmes pour faire un saint : sa femme et sa mère ! » et Le Père Caffarel, fondateur des équipes Notre Dame, sont associés à la vie de ce lieu. Troussures verra séjourner le père Chenu (dominicain), Teilhard de Chardin (anthropologue), Gaston Fessard (philosophe), Jean Daniélou (théologien et historien), Henri de Lubac, ou encore le dramaturge Jean Anouilh, Léopold Delisle, historien et découvreur du manuscrit mérovingien de Luxeuil dans la bibliothèque du château de Troussures. Une nouvelle chapelle a été construite, à l'emplacement de l'ancienne bibliothèque du château, au début des années 2000 par l'architecte Michel Macary,
Le prieuré accueille depuis Pâques 1997 la communauté Saint-Jean avec des frères qui y organisent des retraites et des sessions, et une communauté de sœurs contemplatives. La communauté occupe également l'ancienne ferme du château à l'entrée du village et a fait construire une annexe, la maison Montjoie. L'ensemble porte le nom de prieuré Notre-Dame-de-Cana.   

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